Au mois de février, je suis retournée quelques jours à Valencia et un peu par hasard, je suis allée voir deux excellentes expositions sur l’histoire de la ville à la fin des années 1970. Bien qu’abordant des thématiques différentes, elles m’ont semblé partager un lien avec la rue.
La première est plus artistique et historique, l’autre plus exhaustive culturellement : voici ce que j’en ai retenu, en espérant vous inciter à aller les découvrir!
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– Señas de Identitad, Vicente Serra
Espai d’art fotogràfic
Jusqu’au 28 février 2020
Au beau milieu du quartier del Pilar (centre-ville), l’école de photographie accueille un lieu d’exposition bien caché… Une petite galerie d’art qui présente actuellement le travail de l’artiste-photographe Vicente Serra, sur la Valencia de la fin années 1970, période de transition entre la dictature et la démocratie. Les photographies témoignent des évolutions urbaines, nous incitant à porter un regard croisé sur la ville aujourd’hui.


Des coupures de Presse datées de 1977 nous confrontent à une autre facette du Carmen, plus décadent, qui spontanément m’ont rappelé les problématiques actuelles du quartier du Cabanyal…
Il vous reste quelques jours pour visiter l’exposition et ça vaut le coup d’œil !
Carrer del Torn de l’Hospital, 19
Du lundi au vendredi, 10h-14h et 17h-21h30
https://espaidartfotografic.com/inauguracion-de-senas-de-identidad-de-vicente-serra/
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– Contracultura. Resistencia, Utopía y Provocación en València
Institut Valencià d’Art Modern
Jusqu’au 17 mai 2020
Que vous soyez Valencien, en visite à Valencia ou amoureux de la ville (comme moi ! ), je pense vraiment que vous devriez aller voir cette exposition. Elle dévoile un pan majeur de la construction de l’identité valencienne, celle de sa contreculture et de son émergence dans les années 1970-1980, à l’aune d’une nouvelle société espagnole, libérée de la censure.
A travers différents supports et thématiques tels que le féminisme, la communauté LGBTQI+, les graffitis, les traditionnelles Fallas, la musique Punk ou encore le cinéma, le parcours met en valeur la créativité de ceux qui entreprirent de redéfinir et de s’affranchir des codes de la société de l’époque, et de la culture « officielle ».
Pour ce qui est de la scénographie, en tant qu’amatrice d’art urbain, j’ai évidemment été conquise par les inscriptions directement taguées sur les murs du musée. Une technique de médiation subversive mais terriblement efficace pour transmettre au public l’essence du contenu de l’exposition.
Ces messages sont des reproductions de graffitis authentiques des années 70 et 80. Ils ont été extraits d’un livre du photographe García Poveda, El Flaco, et d’un autre de Fernando Arias intitulé Los grafitti. Juego y subversión, 1977.
(Source : commissaire de l’exposition, Ramon Escrivà Monzó )
A voir pour enrichir son expérience de la culture valencienne et se confronter à une autre histoire sociale !
Carrer de Guillem de Castro, 118
Du mardi au dimanche, 10h-19h, nocturne le vendredi jusqu’à 21h
https://www.ivam.es/es/exposiciones/
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Photographie : Invisible Walls
Retouches : La Dégaine